mardi 27 mai 2014

Ils sont en couple mais ils ont décidé d'habiter séparément. Chacun chez soi. On les appelle les couples non-cohabitants. Rencontre avec des amoureux qui choisissent de se séparer pour mieux s’aimer.
 
Chacun son appartement. C'est la décision qu'ont pris, il y a trois mois, Manon, 25 ans, et Jérôme, 35 ans, après un an de vie commune. Le résultat d'une incapacité à vivre ensemble ? Bien au contraire. « La cohabitation se passe très bien », explique Manon. Une tentative de sauver un couple vacillant ? Pas plus. « Juste la possibilité pour chacun de s'épanouir de son côté. Et d'être en couple à des moments choisis ». Manon et Jérôme font partie de ce que l'on appelle les couples non-cohabitants. Des couples qui vivent ensemble, mais à distance. Séparés pour des raisons professionnelles, familiales... Mais parfois aussi, par choix. « Beaucoup de couples alternent entre des périodes de vie commune et non-cohabitante, analyse Serge Chaumier, sociologue et auteur de La déliaison amoureuse (Payot, 2004) et de L’amour fissionnel (Fayard, 2004). La plupart du temps, ils ne le vivent pas comme une souffrance, mais comme une respiration. Une opportunité de se redonner de l'indépendance, de s'affirmer sans l'autre ». Fini le temps des couples qui faisaient tout ensemble, où le « je » de chacun s'effaçait devant le « nous » conjugal. Place à ceux qui font le pari de se séparer pour mieux… se retrouver.

Vivre chacun à son rythme

L'amour à distance Certains sont séparés par des centaines de kilomètres pour des raisons professionnelles, familiales ou culturelles ; d'autres ont décidé de vivre chacun chez soi... Comment les couples à distance fonctionnent-ils ? Peuvent-ils durer ? Comment ? Ghislaine Paris, médecin et sexologue, répondra à toutes vos questions le jeudi 5 avril de 15 heures à 17 heures.
Vivre séparément... Le fait de couples impossibles, incompatibles, aurait-on tendance à penser. Une erreur pour Serge Chaumier. « Les couples qui n'arrivent pas à s'entendre ne font pas tellement de vieux os en étant non-cohabitants. » Mais certains, ayant du mal à s’accorder au quotidien, préfèrent mettre de la distance. Tels k.b, l’une de nos internautes, et son compagnon. Au terme de deux ans de vie commune, ils ont décidé d'habiter séparément. « Pour le moment ». Et bien que « toujours très amoureux ». Leur constat : une vie commune rendue difficile en raison de personnalités, d’envies différentes. « Je suis du matin, il est du soir. Je suis bio-végétarienne, il est carni-vorace. Nous n'avons pas les mêmes besoins de solitude… », raconte k.b.

Nul besoin de vivre au même rythme que l'autre pour s'aimer, semblent clamer les couples non-cohabitants. Actuellement, Manon recherche un appartement. Un espace personnel. « Je me suis rendue compte que parfois, j'avais envie d'être seule. Surtout, je n'aimais pas l'idée qu'en habitant ensemble, on se voit tous les soirs de façon automatique. Là, on fera le choix de se retrouver ».

Entretenir le dialogue et le désir

Et l’argent dans tout ça ?Vivre séparément pose évidemment la question financière. Le constat de Serge Chaumier : « On trouve davantage ce modèle dans les classes supérieures, et parmi des professions intellectuelles, artistiques ou culturelles. »
Séparés, on se manque. On se désire. « C’est agréable », confie Manon. Un sentiment qu’offre difficilement la vie conjugale commune, souvent engluée dans la routine. Et une bonne chose pour Serge Chaumier. « L’éloignement crée le danger. Le risque de rencontrer quelqu’un suscite de l’excitation, une recharge de désir. Une envie de l’autre à l’idée qu’il soit désiré par un tiers. La distance permet de moins s’endormir sur une relation ronronnante. » Bien sûr, le risque existe de s’éloigner pour de bon. Mais de plus en plus de couples tentent l’expérience.
 
C’est Manon qui a proposé à Jérôme de vivre dans deux appartements distincts. Une décision, qui, elle le sait, ne manque souvent pas d’étonner. « Je sais que cela peut être perçu comme un retour en arrière. » Facilité, refus de s’engager, de se confronter aux difficultés de la vie conjugale quotidienne, incapacité à « faire » couple… Les préjugés quant à ce mode de vie conjugal, pas si nouveau que l’on pourrait l’imaginer- Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, ou encore Françoise Hardy et Jacques Dutronc l'avaient adopté-, vont bon train. « Moi je pense que c’est une autre possibilité. Qu’au contraire, c’est une preuve que nous avons su nous parler, dialoguer, trouver un point d’accord ». Un modèle lié au développement de la communication au sein du couple, selon Serge Chaumier. « La séparation va d’ailleurs engendrer une envie de discussion. » L’idée : chacun vivant de son côté des expériences différentes, il aura envie de les partager avec son partenaire. « Alors que quand on est tout le temps ensemble, on n’a plus grand-chose à se dire… », commente le sociologue.
 
http://lovdany.blogspot.com/2014/05/couple-nous-vivons-separement-partie-1.html

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