dimanche 11 mai 2014

Télémédecine apnée sommeilEn France, 500 000 personnes souffrant d'apnées du sommeil sont traitées avec un appareil de pression positive continue (PPC) à porter la nuit.
 
Malgré son efficacité, ce traitement de référence, très contraignant, est souvent mal observé, voire abandonné au cours des 6 premiers mois. Respir@dom, un projet de télémédecine, entend améliorer son suivi. Explications.

Ce télésuivi du traitement des apnées du sommeil crée un lien plus grand entre le médecin, le prestataire de santé à domicile et le patient, qu'il rend acteur de son traitement.

Apnées du sommeil : mauvaise observance du traitement

Les apnées du sommeil touchent 5 à 7 % de la population. Plus de 500 000 personnes sont traitées avec un appareil de pression positive continue (PPC), qui envoie de l'air sous pression dans les voies aériennes supérieures grâce à un masque appliqué sur le visage.
 
Ce traitement permet de faire baisser les risques cardiovasculaires et métaboliques, risques augmentés chez les personnes ayant un syndrome d'apnées du sommeil. "Le masque doit être porté au minimum entre 3 à 4 heures par nuit pour assurer un effet à long terme sur la prévention cardiovasculaire en particulier", explique le Dr Sylvie Royant-Parola, présidente du Réseau Morphée et coordinatrice du projet Respir@dom. Or, "20 à 33 % des patients abandonnent le traitement au cours des 4 premiers mois et 20 à 50 % ont une observance insuffisante", informe-t-elle. "Il n'est pas si simple de s'habituer au port du masque obligatoire toutes les nuits", explique ce médecin. La sécurité sociale tient compte de la durée d'utilisation pour le remboursement.
 
En outre, dans le système de santé actuel, le prestataire de santé à domicile, qui apporte l'appareillage à domicile et en assure la maintenance, n'a pas connaissance des problèmes techniques (fuites éventuelles, correction insuffisante des apnées), ni de l'état de santé et du ressenti du patient entre deux visites. Autant de facteurs qui freinent une bonne observance.
 
D'où l'idée d'un service de télémédecine qui a pour objectif d'augmenter le nombre de personnes qui suivent correctement leur traitement. "Les patients bien traités dès le départ n'auront pas de sur-risques entrainant des complications cardiaques ou un accident vasculaire cérébral (AVC) plus tard", insiste le Dr Royant-Parola.

Apnées du sommeil : un projet de suivi du traitement par télémédecine

"Respir@dom est un service de télémédecine qui consiste en la surveillance à distance du traitement du patient apnéique", annonce le Dr Royant-Parola. L'innovation ? "Toutes les machines PPC transmettront les données de façon quotidienne sur un serveur médical sécurisé au sein du Dossier Médical Sommeil (DMS) du Réseau Morphée via un système GPRS", explique la spécialiste.
 
Ces données sont consultables par le médecin, le prestataire de santé à domicile et le patient. Elles sont analysées automatiquement et génèrent des alertes techniques en cas d'anomalies (dysfonctionnement de l'appareil, fuites, correction des apnées insuffisante...).
"Cela permet une plus grande réactivité et une intervention plus rapide du médecin et du prestataire de santé à domicile", explique le Dr Royant-Parola.
 
Ces alertes sont envoyées tout d'abord au prestataire de santé à domicile qui va déclencher une action pour corriger le problème. S'il est nécessaire de modifier le traitement, c'est le médecin qui intervient.
 
En parallèle de cette transmission quotidienne, le patient peut rentrer des données sur son espace sécurisé dans son DSM : son état clinique, sa tolérance au traitement. "Si le patient dit qu'il ne se sent pas bien, démotivé, une alerte clinique est émise et le professionnel de santé va pouvoir réagir", indique le médecin coordinateur de ce projet. Et d'ajouter : "Ce télésuivi offre des services plus personnalisés aux patients qui deviennent également acteurs de leur traitement".

Respir@dom, mieux informer le patient

Avec ce projet de télémédecine, le patient est plus accompagné mais aussi mieux informé. "Respir@dom, c'est aussi une plateforme communautaire de support avec un forum animé par un psychologue ou un médecin", indique le Dr Royant-Parola. L'objectif ?
 
 "Créer une dynamique d'entraide entre les patients pour avancer dans le traitement des apnées et mieux contrôler son état de santé". "Nous savons que le discours positif d'un patient est plus convaincant que le discours d'un professionnel de santé", ajoute le Dr Royant-Parola.
 
Ce site informe aussi les personnes souffrant d'apnées sur cette pathologie, les traitements, les avancées médicales. On y trouve aussi un serious game qui permet d'impliquer les proches et en particulier les enfants. "Avec les différents volets de ce projet, nous espérons arriver à moins de désappareillage, une meilleure observance et, au final, à moins de sur-risques d'AVC et d'infarctus", conclut le Dr Royant-Parola.
La partie télésuivi du programme Respir@dom est actuellement réservée à 200 patients inclus dans l'étude d'évaluation médico-économique qui se terminera le 30 novembre 2013. Ce programme sera ensuite généralisé. Vous pouvez d'ores et déjà vous renseigner sur le site www.respiradom.fr si vous êtes concerné(e).
 

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Search

Membres

Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *

Archive

Articles Populaires

Copyright © DANY LOV AMOUR | Créé pour la Fondation Mpaka Elisabeth
GROUPE AHODHA CORPORATION