dimanche 11 mai 2014

Elles veulent avoir confiance en elles

Une attitude destinée à masquer un manque d’assurance, car quand on les interroge sur ce dont elles auraient besoin pour accroître leur plaisir, 41 % des 18-24 ans répondent « plus de confiance en moi ». Cela dit, le sujet concerne l’ensemble des femmes. Tous âges confondus, c’est ce dont elles affirment d’abord avoir besoin (31 %), devant la tendresse (28 %), les préliminaires (28 %), la sensualité (25 %), les attentions (24 %), l’amour (20 %), l’audace (18 %), l’imagination (18 %) et la délicatesse (17 %).
 
Pour Sophie Cadalen, le manque de confiance en soi qui, selon les femmes, les empêche d’atteindre la plénitude, est précisément tout ce qui fait l’intérêt et le sel du sexe : « Une sexualité ne s’embrasse vraiment que lorsqu’on renonce à une parfaite confiance en soi. Certes, nous savons ce que nous voulons, nous savons ce que nous assumons quand nous faisons l’amour, mais il s’agit dans ce cas précis d’assumer un vertige plutôt que d’agiter des pratiques.
 
Et plus nous tenterons de cerner la sexualité, de la « normer », de la chiffrer, de la contrôler, plus elle nous échappera. Les femmes sont encore régies par des tas de clichés, des préjugés, des automatismes. Elles tâtonnent, mais leurs hésitations sont, à mon avis, très bénéfiques : elles sont le signe d’une relation à l’autre plus équilibrée et égalitaire. » Après la révolution et les revendications, voici peut-être venir le temps de la pacification.

Phénomène : “Cinquante Nuances de Grey”, évolution ou régression ?

Fabienne Kraemer, psychanalyste, coach et auteure de Je prends soin de mon couple, revient pour nous sur le succès de la trilogie signée E.L. James.
« Que signifie le succès de cette trilogie ? Que les femmes ont pris conscience que le désir s’entretient. Aujourd’hui, elles veillent à maintenir cette envie de l’autre, notamment en utilisant des ressources extérieures.
Que ce roman soit devenu un tel best-seller prouve que cette recherche est assumée au grand jour. En revanche, son contenu montre, lui, qu’il y a encore du chemin à parcourir en termes de liberté sexuelle. E.L. James propose un schéma classique de jeune femme “initiée” par un homme un peu plus âgé qu’elle. Les lectrices s’en tiennent donc à un fantasme oedipien traditionnel : il n’a rien de dérangeant puisque l’héroïne est en position de soumission et ne remet pas en cause la domination masculine.
Ce succès peut s’assimiler à celui du fameux canard vibromasseur. L’acte d’achat prouve que des verrous ont sauté. Mais ils incarnent une dimension très politiquement correcte de la sexualité. Le canard est certes un sex-toy, mais… en forme de canard. Et Cinquante Nuances reprend des motifs que l’on trouvait déjà dans Angélique, marquise des anges, sorti en 1964. » 

Décryptage : ces séries télé qui captent le désir féminin

En 1998, une bande de filles déboule sur la chaîne HBO et enchante les téléspectatrices du monde entier. Elles sont habillées comme pour un shooting de Vogue, mais, surtout, elles évoquent sans complexes leurs histoires de sexe. Fantasmes sur un prêtre, expérience homosexuelle, importance de la taille du pénis…
Carrie et ses amies de Sex and the City sont les apôtres d’une sexualité multiforme et décomplexée « qui sort de la sphère privée pour se raconter dans la sphère publique », explique Aurélie Blot, enseignante-chercheuse, auteure de Cinquante Ans de sitcoms américaines décryptées (L’Harmattan, 2013).
En 2004, Desperate Housewives montre qu’une nouvelle étape a été franchie : tentation de l’adultère, érosion du désir dans le couple…
 
Le succès de Bree, Gabrielle et les autres confirme que la parole s’est libérée, jusque dans ses aspects moins joyeux. La série met en effet l’accent sur « les frustrations », note Aurélie Blot et, via le personnage de Lynette, pose une question qui taraude nombre de téléspectatrices : l’épanouissement sexuel est-il soluble dans la routine familiale ?
 
Si Desperate Housewives parlait à leurs mères, Girls, lancée en 2012, évoque la sexualité des « vingtenaires » : corps imparfaits, scènes naturalistes, les jeunes téléspectatrices de la génération Y plébiscitent une représentation « vraie », exempte de « glamourisation » et « plus angoissée », estime Aurélie Blot.
Plus connectée aussi, pourrait-on dire, à regarder la drôlissime websérie Les Textapes d’Alice, diffusée par France 4 sur son site depuis le début de l’année. Alice et sa bande s’inquiètent du nombre de « likes » sur leurs photos de profil tandis que monte la température via des échanges SMS avec des partenaires abordés sur des sites de rencontres.
 
Avant de débriefer la nuit sur son blog. Bref, sous nos yeux se redessine une carte du tendre générationnelle sur laquelle Twitter ou Facebook aiguillonnent les ego en même temps que le désir. 
A suivre...
 

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