dimanche 11 mai 2014

Elles jouent avec les codes et les rôles

La domination uniquement masculine dans les rapports sexuels a pris fin, comme le démontrent les réponses concernant les pratiques sexuelles. Dans ce domaine, en effet, les femmes semblent s’amuser de plus en plus à changer les rôles et à en jouer.
Et 81 % n’ont pas honte de leurs désirs. Seulement un tiers d’entre elles aiment être dominées pendant l’amour (33 %), tandis qu’une sur quatre prend plaisir à dominer l’autre (26 %).
Ce rejet d’un rapport de force unilatéral se retrouve d’ailleurs dans les préférences en termes de positions. Si le pourcentage de femmes préférant être sous leur partenaire pendant l’amour reste élevé (76 %), celui de celles préférant être sur lui l’est aussi (68 %), même s’il reste légèrement inférieur. Cette différence de huit points est essentiellement due à des raisons générationnelles : les femmes de plus de 60 ans apprécient moins que les plus jeunes d’être sur leur partenaire. Les 18-24 ans jouent encore plus facilement que les autres de cette alternance dominant-dominé, passant de l’un à l’autre sans difficulté : 70 % aiment être dominées, 56 % dominer.

Pour aller plus loin

Retrouvez l'ensemble des résultats de notre sondage exclusif en cliquant ici.
Sophie Cadalen voit là les signes d’un enrichissement très prometteur dans les rapports, même si, souligne-t-elle, « être sur l’homme peut aussi être une réponse à son envie à lui, une forme d’obéissance. On est tout à la fois sujet et objet dans la sexualité, et les jeunes générations semblent assumer davantage ces rôles et leur alternance. À l’époque de la révolution sexuelle, il y avait quelque chose à revendiquer par rapport au sexe dit fort. C’est moins le cas aujourd’hui. En filigrane, il me semble que nous ne sommes plus tellement dans une compétition hommes-femmes. Je trouve que les choses s’équilibrent ».
 
De plus en plus détachées, affranchies des rapports de force classiques, les femmes ne sont pas pour autant adeptes de pratiques très transgressives. La plupart déclarent ne pas apprécier ou ne jamais avoir essayé d’attacher, d’être attachées (40 %), d’être fessées ou de donner une fessée (48 %). Quant aux sex-toys, elles sont peu nombreuses (27 %) à en utiliser.
Sophie Cadalen n’est pas étonnée « que la sexualité, dans sa pratique, ne soit pas plus variée ou aussi “ébouriffée” qu’on voudrait le laisser croire. Faire bien l’amour ne réclame par forcément une imagination débridée et des surenchères. Ces résultats remettent bien les pendules à l’heure et font s’écrouler quelques pans fantasmatiques d’une sexualité qui serait ou devrait être super créative, audacieuse ou terriblement frustrante ».
 
Certes, parmi les plus jeunes (les 18-24 ans), presque une femme sur deux avoue apprécier être attachée pendant l’amour, attacher son partenaire (respectivement 44 % et 43 %) ; fesser, être fessée (31 % et 36 %) ; mais, contrairement aux apparences, ces pratiques seraient moins le signe d’une liberté sexuelle que d’une aliénation à certains impératifs comme celui de devenir des « grandes », ainsi que l’explique très justement Catherine Blanc.
 
« Le désir n’est pas qu’une histoire physiologique. À 20 ans, il évoque aussi le fait que je vais laisser la petite fille que je suis derrière moi, éclaire-t-elle. Que veut dire pour moi l’acte sexuel ? S’agit-il de témoigner de ma capacité à aimer quelqu’un d’autre que mes parents ? De m’inscrire dans la société des adultes ? De “m’envoyer en l’air” comme la star que j’admire ? À cet âge-là, on est difficilement au plus près de ses sensations personnelles.
 
C’est certainement la période où l’on est finalement le moins libre, le moins détachée des diktats contemporains. La sexualité, et plus encore le devoir de performance, témoignent actuellement du pouvoir de l’individu. Dans le discours des jeunes femmes, il est ainsi question de la sexualité pour la sexualité, avec l’utilisation de mots parfois très crus ou désincarnés, comme “prendre son pied”. Elles ont le projet de faire l’amour parfois comme elles vont au club de gym, mais ce n’est qu’une posture au travers de laquelle elles se cherchent. »
A suivre...
 

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